Lola Sorrenti
Conseil éditorial à Paris 10

Retraite d’écriture : mon retour d’expérience


En mars dernier, j'annonçais mon départ en retraite d’écriture.

 

J’ai décidé de boucler mes projets, de mettre en stand by les ateliers d’écriture et les accompagnements personnalisés.

J’ai programmé un message d’absence sur ma boîte email, j’ai balisé des journées entières dans mon agenda et je suis partie en retraite d’écriture !

 

Vous avez été nombreux à réagir et à me donner de l’élan… Pour ça merci !

 

" Super le temps pour ton nouveau roman"

"Bon courage pour cette retraite !"

"Quelle chance cette retraite"

"Il faut vivre ses rêves et non rêver sa vie ! "

"Sur le moment, j'ai cru que tu nous annonçais ta retraite professionnelle. Ça m'a effrayé."

"Une sacrée aventure solitaire t'attend, c'est courageux et bravo de l'avoir écrit noir sur blanc"

"Les vrais alchimistes ne transforment pas le plomb en or, ils changent le monde en mots - William H. Gass"

"Si j'en crois CNRTL , la définition la plus appropriée à votre situation c'est : "Attitude d'une personne résolue ; fermeté de caractère."

"Bon début de retraite d’écriture !"

"Bonne retraite !"

 

Qu’est-ce que j’ai fait ?

 

Pendant quinze jours au total (premier fail ;) je n’ai pas eu d’autres missions de travail que celle de terminer mon roman.

Chaque matin, j’ai ouvert mon document word « MANUSCRIT » sans autre échappatoire possible.

Ne vous y trompez pas, j’ai beaucoup procrastiné ! Sauf que je n’avais plus de bonne excuse pour m’échapper : pas de projet à rendre, pas de client qui m’attend, pas d’appels à prendre…

Juste me tenir devant ma feuille et écrire.

Juste me tenir devant ma feuille et penser à mon roman.

Penser, oui.

Car non, je n’ai pas écrit tant que ça en retraite d’écriture. D’abord parce que mon projet était très avancé quand j’ai débuté cette période de mise en retrait. J’avais écrit 80% de mon texte. Je savais que la retraite serait le dernier coup de collier. Je voulais le calme et l’isolement de la retraite d’écriture pour me focaliser sur la fin, ne rien lâcher, rester concentrée. Je sentais que j’étais prête à terminer. Ensuite, je crois que se mettre en écriture ce n’est pas toujours aligner des mots.

Pendant quinze jours, je suis donc restée avec mon texte. En tête à tête. En tête à plusieurs. Moi et mes personnages : le jour, la nuit, sous la douche, dans les transports, au café….

C’est cette bulle là que je suis venue chercher dans la retraite d’écriture. Me sentir enfermée en moi-même avec mon roman, pas d’issue de secours à l’horizon. En d’autres termes, la retraite c’était avant tout une manière de me piéger moi-même. Ne pas me défiler.

J’ai organisé ma retraite en deux temps. D’abord chez moi ou à mon bureau. Sauf qu’au lieu de prendre mon agenda, je prenais mon matériel d’écriture : manuscrit, carnets, notes sur les personnages, post-it, carte IGN, photos d’inspiration… J’ai travaillé mon roman comme on orchestre un gros dossier client.

Ensuite, je suis partie. Quand j’ai terminé mon texte, j’avais envie de le relire dans un contexte différent. Je suis partie quelques jours à l’étranger. Je voulais une ambiance, une ville, une langue inconnue pour ne pas ronronner. Et c’est dans cette lumière nouvelle que j’ai relu mon texte.

Fais le bilan

C’était une expérience formidable. Elle me reste comme une douce nostalgie.

Pourtant cela a été dur. Si dur à plusieurs reprises. Cela n’avait rien d’évident. Depuis 6 mois je travaille à créer cet espace. J’ai renoncé plusieurs fois, et repris le fil.

Bien sûr j’ai eu peur : comment faire financièrement  ? Que vont penser mes clients ? Et ma famille ? Pour qui je me prends ? Est-ce que je peux vraiment dire que je pars écrire ? Comment m’absenter ? Comment ne pas être dérangée ?

Inutile de vous faire la liste des peurs. J’imagine que vous voyez...

Le plus dur a été de s’autoriser à soi-même ce moment. Le soutien des proches, de ceux qui savent à quel point l’écriture compte est un appui solide, précieux pour sauter le pas. À eux, un merci pour toujours.

Je ne regrette rien, si ce n’est que ce soit déjà fini ! Je me suis dit que c’était comme une évidence. On devrait tous y avoir droit. Faire une retraite, avoir un espace à soi, quel que soit son projet. Un temps où on dépose le tracas du quotidien pour vivre dans le monde parallèle de la création.

J’ai la conviction profonde que cela rend meilleur.

Ma retraite d’écriture n’a pas été un moment parfait, loin de là ! La grâce de l’écriture ne m’a pas touchée comme la foudre. Parfois j’ai fait des trucs nuls, parfois j’ai procrastiné, parfois j’ai zoné sur les réseaux sociaux, souvent je me suis énervée contre moi et contre les autres. Malgré tout cela, malgré la vie qui s’invite constamment dans l’écriture, je recommencerai.

 

« Le temps d’écriture, il faut l’arracher, le disputer à soi et aux autres »

Emmanuelle Bayamack-Tam

 

Et après ?

J’arracherai encore du temps. À moi, aux autres, à l’urgence de la vie pour écrire. Cette retraite d’écriture m’a donné une idée.

J’ai décidé d’organiser une retraite d’écriture pour vous afin de vous proposer de créer cet espace.

Et vous ? 

Si vous aussi vous ressentez cette envie de vous concentrer sur votre projet d’écriture, être dans une bulle, être seul face à l’écriture : autorisez-vous et offrez-vous ce temps !

Si vous êtes intéressé, faites-le moi savoir et je vous partagerai les informations de la retraite d’écriture des ateliers de Lola.


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